Dans l’aire marine protégée de Karaburun Sazan, premier parc marin d’Albanie, les suivis scientifiques s’organisent. Cartographies et états initiaux des herbiers, campagnes de mesures de la qualité de l’eau… les gestionnaires ont engagé un programme scientifique de long terme pour évaluer et informer les actions de gestion.
Cette année 2020, aussi particulière soit-elle, marque en effet le début de la convention MedFund pour le soutien sur le long terme du site de Karaburun Sazan associant l’autorité publique, RAPA Vlore et l’ONG locale Flag Pine. Ce partenariat porte sur les activités essentielles à la mise en œuvre du plan de gestion, en particulier la gouvernance, la surveillance, la sensibilisation et les suivis sur l’aire marine protégée.
Une collaboration avec les universités de Vlore et de Tirana a permis de définir les activités scientifiques nécessaires à la gestion et a précisé les trois cibles principales de conservation retenues : les cyctoseires, algues brunes indicatrices de la qualité de l’eau ; les herbiers de posidonie (Posidonia oceanica) qui jouent un rôle essentiel contre le changement climatique ; et les trottoirs à lithophyllum, des formations biologiques de l’interface terre-mer particulièrement vulnérables aux pollutions. « Le suivi réalisé sur Cystoseira amentacea nous a permis de réévaluer une zone qui avait été étudiée pour la dernière fois il y a 7 ans, et nous a apporté les premières données sur une nouvelle zone” a déclaré Laureta Sadikllari, coordinatrice du site pour l’ONG Flag Pine.
L’équipe de gestion a été formée à la mise en œuvre des protocoles scientifiques et à l’utilisation des instruments de mesure, leur permettant à l’avenir de réaliser les suivis en toute autonomie. Ils obtiendront ainsi des séries longues sur lesquels s’appuyer pour comprendre l’évolution des écosystèmes, les impacts des activités anthropiques et déterminer les mesures de gestion à adapter pour préserver efficacement la biodiversité marine.